Patrimoine
Église
Il semble qu’elle témoigne de trois époques de construction :
- clocher, chœur et chapelles orientées : XII° et XIII° siècles
- la nef semble dater du XV° siècle
- bas-côtés reconstruits au XVII° siècle
A cause des intempéries, le clocher de l’église fut, à plusieurs reprises, l’objet de réparations au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle.
La foudre qui s’abattit en1905 causa d’importants dommages.
Après restauration, la flèche qui le surmontait perdit 4 mètres de sa hauteur.
Plusieurs torpilles, qui atteignirent l’église de Mareuil-la-Motte au cours des hostilités, causèrent de nombreux dégâts à l’intérieur et à l’extérieur de l’édifice. Le bas-côté nord fut entièrement détruit de même que l’ensemble des vitraux ; la charpente et la couverture furent sérieusement touchées. Le clocher a, quant à lui, été fortement endommagé car un projectile pénétra directement dans la souche de la flèche et a éclaté à l’intérieur.
En 1919, l’église du village, l’une des rares du cantons à être restée debout, sera classée Monument historique .
Le premier devis de restaurations a été dressé le 17 février 1920. Après quelques modifications apportées à cette expertise, il a été décidé de s’attacher, dans un premier temps, aux travaux du chœur (charpente, maçonnerie, vitrerie) et du clocher pour permettre le rétablissement du culte dans cette partie de l’édifice. Quant à la nef, les crédits de 1921 ne permettaient pas d’envisager sa remise en état. Pour éviter les accidents, quelques étais ont toutefois été placés sous les sablières de la charpente du bas-côté démoli.
Les travaux eurent finalement lieu entre 1927 et 1928.
Dès 1930, commencèrent les aménagements intérieurs de l’église avec une remise en état des lambris sculptés du XVIIe siècle (pièces déposées et remontées après remplacement des éléments disparus, brisés ou endommagés), qui ornaient le chœur et la nef, et les réparations de la chaire à prêcher, du maître-autel et du bénitier. La sacristie a, également, subi des restaurations : couverture refaite à neuf et réparations des murs endommagés.
La reconstitution de l’édifice s’acheva aux alentours de 1932 par divers travaux de maçonnerie, de charpente et de couverture.
L’église fut malheureusement le théâtre de nouveaux dommages au cours des bombardements de 1940.
En effet, la chute de bombes de très gros calibres, à quelques mètres du chevet de l’édifice, a provoqué la dislocation des murs de la sacristie, voisine du lieu de l’explosion, des fissures et des lézardes aux voûtes du transept et de l’abside, la destruction des vitraux.
La couverture devait, en outre, être totalement renouvelée.
Les travaux eurent lieu sous la direction de l’Architecte en Chef des Monuments historiques, de 1941 à 1953 pour les couvertures et le gros-œuvre.
La façade occidentale est composée de deux niveaux d’élévation séparés par un cordon de pierre : le portail en plein-cintre et le fronton triangulaire percé d’une baie en plein-cintre.
Le clocher, placé à la croisée du transept, est de plan carré à abat-sons.
Il est surmonté d’une flèche polygonale. Les bas-côtés reçoivent une toiture à longs pans. Les murs gouttereaux sont, quant à eux, percés de trois baies en plein-cintre au sud et de deux baies en plein-cintre au nord.
Une des fenêtres au nord est, en effet, remplacée par une porte qui permet d’accéder à l’édifice. Le chevet de forme polygonale est contrebuté par quatre contreforts.
Deux chapelles orientées jouxtent, de part et d’autre, le chœur.
La sacristie flanque la chapelle orientée sise au sud.
Au nord-est, vient se loger entre deux contreforts, une petite chapelle qui s’ouvre sur l’extérieur par un arc en plein-cintre.
Elle est ornée d’une sculpture en bois représentant la Vierge.
a été acquise semble-t-il en 1875 pour remplacer une ancienne statue de saint Eloi qui « se trouv[ait] dans un état complet de vétusté, qu’il y a[vait] urgence à la remplacer par une autre plus digne, ce que la fabrique, se trouvant sans ressources, ne p[ouvait] subvenir seule à la dépense » . L’autre statue, lui faisant pendant, présente saint Antoine de Padoue.
Polychromie : plusieurs traces de polychromie, datant de l’époque médiévale, sont présentes sur les murs à l’intérieur de l’église.
Nous pouvons vraisemblablement distinguer la représentation d’un personnage (peut être le Christ) avec les contours rouge, des fleurs de lys bleu, un médaillon ocre avec une fleur sur fond bleu à l’intérieur.
- Maître-autel : il date vraisemblablement d’avant les deux conflits mondiaux.
Il a subi des restaurations après les deux guerres mondiales : une première fois en 1930 avec le remplacement des pièces brisées ou détruites et la fourniture de deux marches en chêne et une deuxième fois dans les années 1950.
- Chaire à prêcher : en bois sculpté du XVIIIe siècle, elle est située dans le bas-côté sud. Elle fut remise en état, en 1930 : remplacement des pièces brisées ou détruites. Il ne reste actuellement que la partie supérieure de la chaire, de plan hexagonal, décorée de panneaux figurés.
- Confessionnal : réalisé en chêne, il date de 1930.
Dalle funéraire : une dalle funéraire, placée dans le chœur de l’église, date de 1575.
Elle mentionne qu’en cette église se trouve inhumé le cœur d’Antoine Erlault, natif du village et qui fut en son temps le confesseur de la reine de France, Catherine de Médicis. Il joua un donc un rôle éminent en cette époque trouble qui annonce les guerres de religion.
Ici est inhumé le cœur du révérend père en Dieu, messire Antoine Erlault, en son vivant prestre, natif de Mareuil, docteur de Paris, évesque de Chalon-sur-la-Saone, et confesseur de la Rayne de France qui trépassa à Marigny le 28 septembre 1573. Et aussi y gisent Mathieu Erlault, en son vivant laboureur au-dit Marigny lequel trépassa le 1er avril 1540 et Florent Erlault autre fils dudit Mathieu, lequel trépassa le 1er décembre 1543. »